Grand Angle
Emmanuel Wilmer : « Je n’ai pas eu de satisfaction cette saison »
« Le talent n’attend pas le nombre d’années, il réclame juste du travail, de la patience et un mental forgé à l’acier. » Dans l’ombre de la Ligue 1 ivoirienne, de jeunes joueurs se battent chaque jour pour se faire une place. C’est le cas d’Emmanuel Bile Wilmer, latéral du FC Mouna, formé à l’école du sérieux et de la sueur. Entre ambitions, frustrations et rêves de gloire, il s’est confié sans détour dans une interview exclusive à Stadivoire.com.
Bonjour Emmanuel. Pour commencer, pouvez-vous nous raconter vos débuts dans le football ? Quel a été le déclic ?
Bile Wilmer : Mes débuts dans le foot étaient comme tous les enfants qui suivaient le foot à la télé. En les regardant, ça m’a donné envie de jouer. Mais le vrai déclic, c’est grâce à mon frère. Il avait commencé le foot avant moi et m’emmenait avec lui à chaque fois. C’est là que j’ai décidé de me lancer aussi, afin d’être comme lui et mes idoles
Quels clubs ou centres de formation ont été clés dans votre progression avant d’atteindre le FC Mouna ?
B.W : J’ai été formé à l’Impérial Football Club, là où tout a commencé pour moi. J’ai eu la chance d’avoir comme entraîneur et père le coach N’Guessan Augustin (Diego), qui m’a appris les
fondamentaux du football. Quelques années après, j’ai rejoint l’équipe jeune du FC Mouna pour continuer ma progression. Et c’est dans la conclusion de cette formation que j’ai eu la chance de monter en équipe première.
Comment définiriez-vous votre profil de joueur aujourd’hui : poste, style, points forts ?
B.W : Je suis un latéral gauche. Je dirais que mes points forts sont mon agressivité, mon courage, ma rapidité, et une pointe de technicité à la normale.
Quel aspect de votre jeu vous travaillez le plus actuellement pour passer un cap ?
B.W : Je travaille énormément mes centres. Je suis plutôt du style jeu court, passe en profondeur ou en relais. Mais les centres, c’est une arme que je veux maîtriser, comme Alexander-Arnold, Robertson, Aurier ou encore Jacques-Désiré Operi.
Y a-t-il un joueur – ivoirien ou international – dont vous vous inspirez dans votre façon de jouer
B.W : Oui, plusieurs. Mais ceux qui m’ont vraiment inspiré sont Boka Arthur, Marcelo, David Alaba et Cafu.
Le FC Mouna termine 8e cette saison. Comment évaluez-vous la performance collective de l’équipe ?
B.W : Mouna a misé sur la jeunesse cette année. L’équipe est en pleine reconstruction. Terminer 8e, c’est pas le top, mais on apprend à se connaître. Et avec un coach comme Oussou Israël, qui a toute la confiance du club, je pense qu’on peut faire de grandes choses.
Et sur le plan personnel : êtes-vous satisfait de votre saison ? Qu’avez-vous réussi ? Qu’est-ce qui vous reste en travers de la gorge ?
B.W : Honnêtement, je n’ai pas eu de satisfaction cette saison. Je n’ai pas eu la chance de jouer après ma montée en équipe première. Je crois que je n’ai rien pu apporter à l’équipe à cause de mon manque de temps de jeu. Ce qui me reste en travers, c’est l’envie de prouver ce que je peux apporter, et j’espère avoir la confiance du coach pour le faire.

Y a-t-il un match cette saison qui vous a marqué particulièrement – en bien ou en difficulté ?
B.W : Oui, un match avec l’équipe nationale U17, lors du tournoi TIDA. En demi-finale contre Volcan FC, on perd 1-0 en fin de match. C’était dur. En rentrant au vestiaire, on voyait la déception sur tous les visages. Mais cette expérience nous a forgés mentalement. C’est ma plus belle expérience cette saison.
Quelles sont vos ambitions pour la saison prochaine, aussi bien avec votre club qu’à titre personnel ?
B.W : Mon objectif, c’est de jouer le plus de matchs possible avec mon club. Collectivement, on vise le titre et la Coupe nationale.
Vous voyez-vous encore évoluer longtemps en Côte d’Ivoire ou commencez-vous à envisager un départ à l’étranger ?
B.W : J’ai encore un an de contrat avec le FC Mouna, donc je compte me perfectionner encore ici. Mais si une opportunité à l’étranger se présente pour franchir un cap, ce serait une belle option pour moi.
Si un club venait frapper à la porte : quel type de projet vous parlerait le plus (style de jeu, encadrement, objectif) ?
B.W : L’encadrement compte beaucoup. Être bien entouré, se sentir en famille, à l’aise, épanoui, c’est essentiel pour mieux jouer. Et pour l’objectif : gagner des trophées. Comme tout compétiteur.
Avez-vous déjà eu des échanges avec la Fédération ou le staff des sélections jeunes ?
B.W : Oui, avec le coach Bassiriki et son staff des U17 uniquement.
Êtes-vous en contact pour une éventuelle présélection en U23 ou équipe A’ ? Qu’est-ce que représenterait le maillot national pour vous ?
B.W : Non, jamais eu de contact pour les U23 ou l’équipe A’. Mais le maillot national, c’est tout pour moi. Le porter dans toutes les catégories, c’est un rêve immense, jusqu’à l’équipe première.
Est-ce que certains clubs – en Côte d’Ivoire ou à l’étranger – vous ont approché concrètement ?
B.W : Aucun club ne m’a approché concrètement, ni moi ni mon manager. Il faudra que je fasse plus la saison prochaine pour attirer de bonnes propositions.
Sans tout dévoiler, pouvez-vous nous dire s’il y a des négociations en cours ou des intérêts sérieux pour cet été ?
B.W : Non, aucune négociation pour le moment. Je me prépare, et j’attends la saison prochaine pour faire parler de moi.
Quel message avez-vous envie de faire passer aux jeunes qui vous regardent aujourd’hui et rêvent eux aussi d’une carrière pro ?
B.W : Je leur souhaite tout le courage possible. Ce n’est pas facile d’y arriver, mais seul le travail leur permettra d’atteindre le sommet.
Et enfin : si on se retrouve dans un an pour refaire le point, où aimeriez-vous être dans votre carrière ?
B.W : J’aimerais être dans un grand club européen pour continuer ma progression.
